De #@Emmanuel_Van_der_Auwera #2014 (infos)
" A certain amount of clarity is a film made from internet found footage describing the spreading in the community of teenagers of one viral video showing a real murder.… "
Conf
Découvert via after-social-networks (évent. fb) le 24 janvier #2022 en collab' avec #@ArTeC . Joie de retrouver des visages amis, des pensées nourrissantes, voisines... et surtout le souffle des séminaires, cet être ensemble dans le processus de création-exploration :)
@Emmanuel_Van_der_Auwera et #@Jason_Middelton étaient présents pour nous parler de leur activité de chercheurs-foullieurs depuis les tréfonds du web.
Notes_brouillon à chaud
Sujet difficile, celui de ces images maudites qui s'impriment par la terreur dans nos souvenirs. Traumas du web, de ces images qui n'auraient jamais du être rendues publiques.
Un docu. sur les violences,
celles hors écran,
et ces visages qui réagissent
( réact.vidéos )
et le pire à portée de clic
dans ces chambres d'ado exposées...
comme un hack ultime de leur vulnérabilité
Jeu insouciant de regarder jusqu'au bout
cathartique devoir de se surpasser
. . .
it s not an entertainment
it s not a game
it s a chalange
it s for real
. . .
couches de violences
ce pire qu'on ne voit pas
ce lointain, ces guerres
leurs atrocités du passé
leurs survivances du présent
. des visages qui relatent
des enfants qui jouent
jouent à la guerre, au meurtre
et se filment-partagent
simulent.transgressent
Réact-vidéos, cours de récrée à la maison
Du fait des sujets et du support filmique-vidéo qu'ils s'emploient à monter pour faire narration (les deux artistes présents pour parler de leurs pratiques), il est vite question de soi, de ce qui nous touche et de ce qui touche ceux.celles qui s'exposent à ces images terribles. La rencontre du Séminaire en Visio dédouble la mise en abyme des écrans réactants dont l'œuvre de #@Emmanuel_Van_der_Auwera nous plonge.
Des contenus qu'on ne voit pas, mais que l'on découvre par l'intermédiaire du regard de l'autre, regardant aussi vers son écran, aillant ce geste de regardeur comme nous. Un regard attiré par le défi d'une image que l'on sait insurmontable, dangereuse, toxique, traumatisante. Et qui, pour cela, circule, pour ce qu'elle porte d'impossible à regarder, mais que l'Internet a maintenu en vie, accessible malgré tout. C'est donc un regard pris à son propre piège, curieux de se confronter à la limite de sa propre insupportabilité qui nous est donné de voir.
Des ados pour la plupart qui, depuis leur chambre, regardent un écran et se filment le regardant. Des vidéos de réaction à un contenu. Une forme stylistique bien connue sur Youtube et aujourd'hui d'actualité sur Twitch et autres communautés du vivant en train de... C'est donc un regard de l'attirance-répulsion qui se force à voir et essaie souvent trop tard de se rétracter, de prendre ses distances. C'est par les témoignages entrecoupés et les reconstitutions de meurtres et de violence sur des ours en peluche (et autres supports de simulation), entre jeux d'enfants et #serious_game que cette expérience d'un contemporain nous guide.
Comme une archéologie de l'intime, celui de la chambre protégée dont l'intrusion de l'image, celle de la vidéo vue et de notre regard semble étroitement produire l'effet de terreur. À la fois complice et touchant. Incapable que nous sommes dans l'instant de venir en aide à ces visages défaits pour la plupart. Un objet condensé, éprouvant.
Chercher-trouver
Mise en danger d'autrui
Empathie avec le vivant
image virus
Et je suis pris comme d'autres chercheuses.chercheurs à gratter ce qu'il reste entre sacré et déchet. À éprouver la certitude de l'existant qui se retire au regard. À sentir savoir que ce que je cherche est là, quelque part, qu'il faut y croire et ne douter que pour mieux chercher, formuler dans les petites boîtes étroites des moteurs de recherche. Croire, garder, regarder. Faire tourner. Parce que pour qu'ils.elles les voient ces images il a bien fallu qu'elles circulent. Qu'une ou plusieurs personnes les produisent et que d'autres les partagent, exposent en conscience leurs ami.e.s (les trahissent par ce cadeau empoisonnant). La rumeur se transforme en témoignage : l'image du réel-impossible (invisible) fait place à celle du retour d'expérience, subjective, yeux dans nos yeux. L'humain souffrant au milieu de nous. Prolongée par notre propre empathie, la mienne, intime, profonde, de me sentir ému-triste, défait par ce regard horrifié que je laisse impuissant derrière son écran et moi derrière le mien.
Il en sort une certaine dissolution de la spatialité, une contagion de l'être là, de nos vies de récits mêlés. De ces blessures faites par d'autres, mais par soi aussi. Une vidéo-montage qui donne raison à une certaine opérabilité des contenus échangés en ligne, à leur régulation, aux #CGU mais qui, comme toujours dans ces entreprises de #censure , s'avèrent dangereuses et souvent inefficaces (dans l'arrêt de la diffusion). La prévention me semble toujours plus du côté de la pédagogie, de la discussion des parents à leurs enfants, des enseignant.e.s avec leurs publics exposés aux violences en réseau (qu'un #anonymat / perte de source favorise).
Dans ma chambre - story
Il me rappelle les débuts d'une certaine recherche sur les #dn_darknets je ne sais plus trop comment pourquoi mais j'en avais cherché certaines de ces vidéos aux titres annonciateurs. J'avais sans doute à l'époque une activité "pirate" en P2P sur Kazaa ou eMule, en #2000 et #piratage . C'était l'âge d'or de l'Internet libre, mal régulé, disruptif pour les chaînes de production et de distribution vidéoludiques (dont les maisons de disques). Elles perdaient leur pourvoir privateur.
React vidéos , sans portable
Il y avait déjà une économie de l’illicite (il y en a toujours eut, réagissant au marché que provoque symétriquement l'interdit). Déjà une colonisation de nos intimités, une autre injonction à "être en ligne", à prolonger nos moments de présence au monde extra-scolaire. Je n'avais pas d'écran-terminal portable à regarder durant la récréation. Mais, nous avions des forums et chats IRC puis MSM. La viralité des jeux-challanges en ligne ont émergé avec eux, avec la capacité de commenter les activités des autres mais aussi de faire son auto-analyse (b.log, livestreams).
Bizutage
Le bad_buzz ou l'extrémité grégaire des comportements étaient déjà là pour prouver-questionner-performer une certaine organisation des rapports de force permis en société : une certaine capacité à survivre dans la violence jouant sur son implicite, testant la malléabilité du groupe à y adhérer ou non, ses limites, éthiques/morales. Le bizutage en est peut-être la forme la plus convenue, celle d'un jeu outrancier qui s'autorise comme expression d'un ordre dominant. Des activités cathartiques visant à se surpasser, à dépasser la condition d'enfant sur le seuil insupportable de l'indépendance adolescente.
Digg to find the file ( P2P )
Un #www aux CGU moins algorithmé et lisse. Chercher-trouver le fichier interdit, censuré, recoin possible du web, pépite cachée, montait l'adrénaline. Dans mes consommations (comme celles d'aujourd'hui) j'ai une certaine info-obésité. Mais le grand marché ouvert du P2P #bittorent_p2p rendait la curation du web assez différente de celle balisée par les #GAFAM_NATU (Netflix and co). Chercher pouvait demander un clic pour trouver un film #pop , mais des heures pour une rareté #underground . Cette fouille produisait un commerce publicitaire pour les plus grosses plateformes d'index partagé mais, pour beaucoup, la motivation au partage semblait celle du plaisir de consommer-apprécier une matière culturelle à qualité variable. Le débit-quantité était lui donc bien plus élevé, distribué, auto-géré qu'aujourd'hui.
Free space utopie
Une espèce d'âge d'or du partage et de la régulation difficile. Celui d'une certaine autonomie numérique sentant l'anarchie, le communisme, le cyber-espace... celui d'une héterotopie consciente qu'elle ne tiendrait pas. Une époque où la conspiration d'un tout-surveillant était réaliste et se manifestait peu à peu ( lois liberticides, censures, contrôles... puis les révélations du connu avec #@Edward_Snowden ). Je lisais des #TAZ et fanzines en ligne. Je voulais croire à une révolution par l'auto-gestion des individus politiques en réseau. Au confort infini de cette chambre coupée du monde. Je n'en suis pas réellement sorti depuis.
No Fun +
RIP in Peace America - #@Dominic_Gagnon #2009
+
L'œuvre-installation No-Fun #@Eva_Franco_Mattes #2010
https://0100101110101101.org/no-fun/
: {https://liens.vincent-bonnefille.fr/?6EVteg}
==> https://vincent-bonnefille.fr/pj/dn/pdf/#page=35
Le film Julien Donkey-Boy ( infos https://mubi.com/fr/films/julien-donkey-boy ) #1999